dimanche 14 juin 2009

Interaction des Tchadiens par rapport à la politique de leur pays

Au Tchad, depuis plus de vingt ans maintenant, les principales décisions et les choix essentiels concernant le fonctionnement du pays et très laborieuses ont été prises sans que, d’aucune manière, la population n’intervienne dans la définition et la modification de ces décisions et de ces choix imposés par ceux qui disposaient de la force les mettant en situation de croire qu’ils en avaient le droit ou le devoir.

Si cela est aujourd’hui de plus en plus reconnu et admis, il faut aller cependant plus loin : la logique profonde et essentielle de ce que le discours dominant nomme le processus démocratique Tchadien est une logique productrice d’un procès de dépossession et de domination. Et la conséquence de ce procès ne réside pas dans une mauvaise application d’un quelconque texte, fut-il jugé « déficit démocratique par certains », mais bien dans la production et la reproduction, au travers des conflits, des oppositions, des divisions, des ressemblances, des affinités, des stratégies, du système régionaliste d’exclusion de certains au profit des autres. Conséquences qui en renvoyant dialectiquement aux causes et aux effets, à leur tenants et leurs aboutissants, en un mot à la complexité de la dynamique sociale, peuvent permettre la saisie et l’intelligence des enjeux et des luttes autour de ceux-ci, donnant ainsi réalité, sens, vie et justifications aux existences sociales et leur interaction par rapport à la gestion politique du pays.

L’approche de la dépossession et de la domination que nous avons esquissée ci-haut sont les justificatifs pour certains de nos compatriotes de recourir à la violence armée, prétextant que « les agents, les groupes et les classes » n’ont pas accès de la même façon, dans les mêmes conditions et dans les mêmes positions à ces moyens. Et ceux-ci seront dorénavant, plus inaccessibles, moins appropriables qu’ils seront rares quand on opte pour la logique guerrière et qui plus est par le fait que le pouvoir de Ndjamena, par son rôle de garant des institutions s’est constitué une force armée dissuasive qui n’a d’égal dans toute la sous-région Afrique Centrale.

En réalité, les luttes politiques au Tchad, pas toutes bien entendu, sont en déphasage par rapport à l’éthique démocratique. Le politicien ne lutte pas pour son peuple mais plutôt pour sa personne, constant irréfragable fait par bon nombre d’observateur de la vie politique Tchadienne.

En ce sens, notre souhait est que les intellectuels, les cadres, les élites politiques, en un mot, tous ceux qui se disent engagés ou non de se raviser et d’opter pour la logique intellectuelle qui veut qu’on doit de facto et avant tout, bannir l’esprit de la révolte violente et de la désobéissance civile « dénuée de tout fondement objectif et citoyen ».

Nous ne pouvons pas faire abstraction du discours qui aujourd’hui au Tchad fait état d’une « crise », mais nous pouvons néanmoins dire aux différents acteurs de l’opposition armée que le peuple d’en bas n’a pas besoin d’un changement forgé dans la violence mais plutôt d’une stabilité et d’un développement économique qui pourront à la longue contribuer à sortir le pays du gouffre de la désolation. « Chers acteurs de la vie politique Tchadienne, garder pour vous vos prétentions inassouvies et laisser la population vivre paisiblement » telle est l’opinion du citoyen Tchadien qui est ni de loin, ni de près impliqué dans le déchirement politique violent que vit le Tchad aujourd’hui.

Dr. Ibni Oumar Mahamat Saleh disait : « la distribution inégale du droit ne trouve son origine et partant sa raison d’être et de perdurer que dans la distribution inégale du pouvoir politique ».

Nous faisons nôtre cette phrase ci-dessus et demandons à nos autorités de fixer l’équité et la justice sociale au centre de leurs préoccupations et de n’exclure aucune compétence de son droit légitime.

Encore faut-il préciser, et c’est là l’aspect important que nous avons tenu à souligner tout au long de notre analyse, que la distribution inégale du pouvoir ou d’avantages spécifiques, n’implique pas pour le Tchad l’existence d’une justification de la guerre mais plutôt l’existence d’un déficit gestionnel et structurel qui sera résoluble par des mécanismes démocratiques impliquant tous les acteurs de la société civile et non l’inverse.

Ceux qui ne détiennent rien et qui ne prétendent à rien, ou pas encore, sont ceux qui par définition ont été exclus du pouvoir de la détention et de la prétention. Les citoyens d’en bas n’ont pas eu, et n’ont toujours pas, les moyens structurels, ni les possibilités politiques d’opposer des choix, des moyens, des besoins et des fins qui sont ceux des dominants, les leurs propres ; d’opposer aux valeurs dominantes d’autres pratiques de pensée, d’expression et de vie. En réalité, ils n’ont nullement été les oubliés ou les laissés pour compte.

Ils sont ce sur quoi se bâtissent de plus en plus dans la culture des dominants, tous les critères « négatifs » qui permettent de justifier très ouvertement aujourd’hui au Tchad, les différences, les oppositions, les écarts, les divisions entre ceux dans une même ethnie qui possèdent une place et qui constamment se chargent de veiller à l’ordre des places et ceux qui partout et toujours subissent l’ordonnancement de la mise en place.

Ce dont il est question aujourd’hui au Tchad est bel est bien la mise hors-jeu de l’enjeu essentiel : la reconnaissance sociale d’un statut et la légitimité de la redistribution de la chose publique. Autrement dit, ce qui fondamentalement est en jeu, est bien l’appropriation de la part des portes paroles du pouvoir du monopole du sens. Monopole ne trouvant sa condition de réalisation qu’à partir du moment où il nie ou rend illégitime toute autre pratique proposant un autre sens.

Que toutes les élites Tchadiennes comprennent : Faute de se raviser, le Tchad court le danger de devenir un Etat paria. C’est ce que nous continuons de véhiculer à travers toutes nos contributions passées, présentes et futures. Le dérapage de l’expérience démocratique a dévoilé, de manière brutale, toutes ces tares, avec un système politique inopérant, une opposition habillée par l’hypocrisie politique et l’ingratitude par rapport à la population et un système économique obsolète. Toutes les tentatives de réformes sages bien évidemment de la vie politique et économique doivent voire inéluctablement le jour pour qu’en fin le pays aspirera au développement et à la paix sociale. La responsabilité de fond dans ces dérapages est partagée, puisque chacun des acteurs de la vie politique au Tchad à sa part de responsabilité dans l’état actuel des choses mais à des degrés divers bien sur.

Enfin, nous sommes loin ici d’une analyse sociologique exhaustive, complète. Encore moins s’agissait-il pour nous de nous livrer à un bilan, afin de diaboliser ou bien d’angéliser une partie sur une autre.

Ainsi, ceux qui ont choisi, jamais nous semble-t-il de façon neutre et désintéressée, de porter leurs analyses, sur la situation politique du Tchad ont participé, à leur manière mais d’une manière certaine à la compréhension d’un univers politique Tchadien très scabreux et en ont livré aux autres, les citoyens d’en bas une explication explicite de ce qui leur arrive de l’indépendance jusqu’à nos jours.

Mahmoud Ali Said.

E-mail : mahamoud888@hotmail.com

mardi 9 juin 2009

Le Gabon, exemple de stabilité en Afrique Centrale : Honneur et Hommage à Elhadj Omar Bongo Ondimba !

Depuis quelques semaines, des rumeurs couraient sur la disparition du Président de la République Gabonaise, feu Elhadj Omar Bongo Ondimba, juste au moment où la Présidence Gabonaise annonçait la suspension des audiences du Chef de l’Etat pour raison de veuvage ! Ce jour 8 juin 2009, après que les médias français aient annoncé la mort de l’homme un jour plus tôt, annonce démentie par le Premier Ministre Gabonais, M. Jean Eyeghé Ndong pour être confirmée quelques heures plus tard par le même premier ministre, la saga s’achève sur fond de supputations de lutte de succession au sein de la classe dirigeante gabonaise.

Pour avoir réussi à maintenir la stabilité dans son pays durant ses quarante une années de règne et pour toutes ses interventions réussies ou non en faveur de la paix dans la sous-région de l’Afrique centrale et particulièrement au Tchad, que feu Omar Bongo Ondimba considérait comme sa seconde patrie pour y avoir servi au sein de l’Armée de l’Air française avant les indépendances, nous devons lui exprimer reconnaissance éternelle. Espérons que la classe politique gabonaise, que le Président défunt aura formée et modelée durant toutes ces années, suive ses pas dans la recherche permanente de la paix dans leur propre pays et en Afrique centrale.

Par delà les ambitions personnelles, les dirigeants gabonais devraient pouvoir trouver en eux-mêmes non seulement le courage, mais surtout la force, de taire les dissensions pour ne regarder que leur pays, pour ne pas tomber dans les mêmes travers que les autres Etats dans la sous-région et sombrer dans une guerre civile aussi meurtrière qu’inutile. La sagesse, il faut l’espérer et le souhaiter ardemment, devrait prévaloir et laisser place aux compromis utiles pour maintenir le Gabon dans la paix et faire ainsi honneur à cet incontestable homme d’Etat, Omar Bongo Ondimba, qui aura donné tout son sens à ce mot « paix » qui, ailleurs, est recherchée désespérément, une réalité au Gabon où il sut jouer habilement du dosage interethnique dans la gestion des affaires publiques.

Le fait que l’état de droit prévaut dans toutes les structures gouvernementales et administratives du pays, au contraire de certains pays dans la sous-région où l’arbitraire tient le haut du pavé, doit renforcer les Gabonais dans leur conviction qu’ils sont une exception en Afrique centrale, un exemple envié, et les encourager à tout faire pour le rester.

Peuple du Gabon, quoique vous ayez eu à reprocher au défunt président de son vivant – et nous observateurs étrangers avec vous -- son départ de ce monde de la matière vous offre une opportunité pour corriger les déviances, s’il y en a eu, et prendre un nouveau départ vers encore plus de démocratie et de liberté sociale.

Sachez que les autres peuples vous admirent en Afrique centrale, non seulement pour vos immenses richesses, qui, utilisées judicieusement, permettront au pays de devenir le véritable Koweit de l’Afrique, mais aussi et surtout pour cette stabilité qu’Elhadj Omar Bongo Ondimba aura réussi à préserver. Faites honneur à la mémoire du Président Omar Bongo Ondimba en respectant la Constitution Gabonaise, véritable testament personnel du défunt.

Par ces quelques lignes, nous avons voulu rendre un hommage mérité au Grand Homme !

Que les dirigeants et le peuple du Gabon trouvent ici l’expression de nos condoléances les plus émues. Nos prières les accompagnent au moment où ils portent le deuil national.

Paix à l’âme du défunt, au Gabon et à toute l’Afrique Centrale !


L. Favitsou Boulandi