lundi 10 août 2009

"Quand est-ce que l'independance prendra-t-elle fin?"

« Quand est-ce que l’indépendance prendra-t-elle fin ? » Cette question posée par un paysan tchadien nous appelle à la réflexion. Elle est, en effet, la manifestation d’une certaine exaspération du plus grand nombre de nos compatriotes devant l’absence de réalisation des attentes nées des promesses des partis politiques pendant la période coloniale, d’une part, et de l’instabilité chronique que connaît le Tchad depuis 1963, d’autre part.

Point n’est besoin de rappeler que la colonisation fut brutale, et que les administrateurs des colonies, du moins les premiers au Tchad, furent d’abord des militaires, d’où l’appellation de « commandants » utilisée encore de nos jours en référence aux sous-préfets par les villageois. Ils n’hésitaient pas à humilier ceux qui osaient contester leur autorité en les chicotant publiquement. Et puis, il y a eu les travaux forcés dont le plus notoire, par le nombre de morts que cela a engendré, fut la construction du chemin de fer Congo-Océan. Plusieurs centaines de tchadiens périrent durant ces travaux d’infrastructures qui visaient à relier, à l’instar du chemin de fer Dakar-Niger, les territoires d’Afrique centrale française entre eux… Et la culture obligatoire du coton.

Vint l’indépendance et les populations se réjouirent des promesses de liberté et de vie meilleure que leur firent les politiciens. Mais très vite, les complots et autres tentatives de coup d’Etat remettront au lendemain ces promesses ; les régimes successifs étant avant tout préoccupés par des questions de survie face aux nombreuses adversités.

De paix, de prospérité et de liberté… point ! La paix, la liberté et la prospérité sont des désirs communs à tous les êtres humains, et les tchadiens, en tant qu’humains, souhaitent aussi les vivre à l’instar des autres peuples. La question qui se pose est de savoir si nous nous élèverons un jour au-dessus des nos mesquineries pour enfin arriver à connaître la paix d’abord, la prospérité et la liberté comme les conséquences essentielles de cette paix ensuite. Ou sommes-nous maudits au point d’être incapables de nous organiser pour ramener la paix dans notre pays ? Ou est-ce simplement parce que nous sommes trop égoïstes pour comprendre que notre salut dépend de nos capacités à transcender nos différences et l’absence de confiance qui nait du repli identitaire qui s’est sévèrement accentué depuis 1979, date de la grande fracture nord-sud ?

Et pourtant, que ce soit des tchadiens du nord, du sud, de l’ouest ou de l’est, tous, nous désirons la même chose, je présume, un Tchad libre et prospère dans la tranquillité !

Alors, pour que nous n’ayons pas à regretter d’avoir reçu l’indépendance sur un plateau d’argent, sans préparatifs particuliers, nous devons arrêter d’avoir des complexes les uns envers les autres et donc nous débarrasser des scories du dédain de l’autre, de manière à nous tendre la main les uns les autres, pour le plus grand bien de notre pays. Condamnés par l’histoire à vivre ensemble, nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour rendre cette vie agréable pour nous, nos enfants et nos petits enfants. Nous n’avons pas d’ailleurs d’autres choix si nous acceptons, un temps, de regarder la réalité en face !

C’est là un appel à la raison. Nous n’avons, en effet, rien à gagner à nous massacrer les uns les autres en nous donnant en spectacle au reste du monde ! Aujourd’hui, quand un tchadien se présente à un ressortissant d’un autre pays, la première question qui vient est de savoir si nous en avons fini avec la guerre ! Cette question répétée irrite fortement dans la mesure où elle donne l’impression que les tchadiens ne savent rien faire d’autre que s’entretuer entre nous ! Elle est le reflet de 46 ans de conflit inter-tchadien ! Il est temps, grand temps, que nous donnons une autre image de nous-mêmes, celle d’un peuple de paix engagé vers un avenir prospère grâce aux nouvelles ressources générées par l’exploitation du pétrole.

Comment arriver à cette paix ? Nous devons commencer par nous faire confiance en traitant nos compatriotes avec déférence et amabilité, en rejetant les préjugés. Ce sont, en effet, les préjugés défavorables qui font le lit de la haine de l’autre. Ce sont les notions préétablies, l’absence de considération que nous manifestons les uns envers les autres qui accentuent le rejet des autres, de sorte que chacun se tourne vers les siens pour retrouver le réconfort. Il est vrai que la nature humaine pousse à cette tendance du repli sur soi, mais nous devons nous faire violence en nous convainquant que le soi n’est rien sans les autres tchadiens et que c’est en fait l’ensemble de ce peuple multiethnique qui fait notre moi commun.

Si nous acceptons cette approche, alors, nous aurions fait un pas dans la bonne direction. Il ne nous restera qu’à nous asseoir et de discuter de l’avenir de notre pays. D’aucuns diront que la Conférence Nationale Souveraine de 1993 était déjà cela. C’est en partie vrai, car cette conférence avait effectivement posé les jalons vers l’avenir. Mais si nous nous retrouvons aujourd’hui, 16 ans après, encore à compter nos morts, à contempler les risques d’affrontements, cela veut dire que quelque chose n’a pas été faite. Alors, il convient de revenir pour rechercher ensemble cette chose qui a fait défaut. C’est à cela que de nombreuses initiatives de paix appellent en fait, pas à une conférence nationale bis. Identifier les maux, proposer des solutions et les mettre en œuvre en nous disant « PLUS JAMAIS CA ! » voilà ce que visent ces initiatives de paix. Ceux qui font croire qu’il s’agit d’autre chose se créent de fausses illusions qui sont loin de la réalité.

Une fois les étapes vers la paix franchies, il nous faudra alors organiser une gouvernance politique et économique qui veille à assurer le minimum vital à tous les tchadiens. Avec une bonne planification et une saine gestion des ressources nationales, en libérant le génie créateur des tchadiens par des programmes adaptés, nous serions sur la voie de la prospérité. En ce moment-là, au lieu que les tchadiens émigrent vers les pays voisins à la recherche d’une maigre pitance qu’ils auront gagnée dans l’humiliation constante, ils seront chez eux, et d’autres viendront chercher la vie meilleure auprès de nous ! Utopique ? Pas du tout ! Nous sommes capables du pire alors je suis convaincu que nous sommes aussi capables du meilleur pour nous-mêmes et par nous-mêmes ! Et puis, il est tellement plus facile de gérer la paix et la prospérité que de gérer la misère et l’instabilité !

Surtout, il s’agira pour nous de montrer que nous sommes des gens mûrs, ouverts vers l’avenir et le monde, jaloux de notre liberté mais disposés au meilleur pour l’Afrique et pour tous les hommes de bonne volonté à travers le globe. Une telle disposition devrait permettre de dire au vieux paysan que l’indépendance est là pour toujours et que sa vie, celle de ses enfants et de ses petits enfants, irait en s’améliorant. La promesse de l’indépendance se sera ainsi réalisée pour le plus grand nombre. Et l’union faisant la force, le Tchad ne sera que plus fort et plus stable. Que pourrions-nous demander de plus ?

Tel est mon vœu pour le 49ème anniversaire de l’Indépendance du Tchad, car si nous voulons, comme notre hymne national nous y exhorte, que « l’avenir soit à nous », nous devrons faire preuve de courage politique pour entamer un dialogue de paix véritable ouvert à toutes les sensibilités du pays.

Il faut s’en convaincre : RIEN NE VAUT PLUS QUE LA PAIX ! Et comme le disait le Président Lol Mahamat Choua en 1979, « il nous faut la paix à tout prix, la paix à n’importe quel prix ». Nous ne pouvons pas continuer dans cette voie de la destruction. Il nous faut arrêter cette folie meurtrière qui n’est absolument pas dans l’intérêt de notre pays et de son peuple !

jeudi 30 juillet 2009

La politique selon les gens de mon village : Réflexions personnelles et tentative d'analyse

En faculté de droit, notre professeur de sociologie politique nous apprit que la politique, c’est l’association de l’économique et du social. Cette association a pour but premier d’assurer le minimum vital aux populations d’un espace étatique donné. Or, dans l’acception populaire africaine, la politique est synonyme de mensonges, de contrevérités, de fausses promesses. Si je dis à mes frères restés au village que je fais de la politique, ils comprendront cela très mal car, pour eux, la politique représente indubitablement tout ce qui est mauvais.

En effet, pour les villageois de chez moi, le politicien est celui qui crée constamment la zizanie entre les gens en rapportant, mieux en colportant, les paroles des uns et des autres, au besoin en y ajoutant un grain de sel afin de provoquer des dissensions dont il profite par ailleurs sans vergogne.

Comment en est-on arrivé à une telle compréhension du mot politique ?

Feu le Président Félix Houphouët Boigny disait que « les chefs d’Etat africains mentent à leurs peuples tout le temps alors qu’ils n’en ont vraiment pas besoin ». On peut trouver la réponse à la question ci-dessus dans cette citation. Le mensonge au quotidien dont on abreuve les peuples africains. Les dirigeants politiques, hommes de pouvoir comme de l’opposition, sont presque tous convaincus qu’il faut mettre une couche de vernis à la réalité pour obtenir le soutien des peuples. En usant de tels subterfuges, les dirigeants politiques, toutes tendances confondues, prennent-ils les peuples pour des ignorants ? Comme me disait récemment un ami guinéen, même le plus petit berger au village est ingénieur ! Ne fabrique-t-il pas lui-même ses outils de travail, ce que les usagers de la dialectique appelleraient « les moyens de production » ?

Si donc le plus petit paysan est ingénieur à sa manière, les dirigeants ne doivent-ils pas tenir compte de ce simple fait que le citoyen lambda est doté d’intelligence et qu’il sait discerner le vrai du faux ? Ce dont le citoyen africain ordinaire a besoin, ce sont
- les soins de santé primaire,
- l’éducation adéquate pour sa progéniture – surtout une éducation qui leur offre des perspectives d’avenir
- la sécurité de sa personne et des siens et de ses biens
- des moyens de production qui lui permettent d’avoir une alimentation équilibrée et dégager un surplus qu’il peut alors monétiser pour habiller sa femme et ses enfants.
Ce sont là des besoins élémentaires, en réalité, qui ne diffèrent en rien de ceux des autres citoyens du monde ! Dans ces conditions, ne serait-il pas plus judicieux pour les dirigeants de convaincre les citoyens par des actes concrets de tous les jours qui vont dans le sens de la satisfaction de ces besoins élémentaires ? Cette manière d’agir, ou comme dirait l’autre, de « gouverner autrement » rendrait à la politique ses lettres de noblesse. Ainsi, on pourrait revenir à la signification première du terme au lieu de la déformation dont elle est aujourd’hui l’objet du fait, justement, de l’irresponsabilité des politiciens qui pratiquent ce que feu le Président Ngarta Tombalbaye appelait de la « politicaillerie »!

Un tel changement emporte également une attitude nouvelle des hommes politiques, particulièrement un comportement exemplaire qui met l’accent sur la recherche constante de l’intérêt général au lieu de la course actuelle à l’enrichissement, souvent par des détournements de fonds. Indiscutablement, cet enrichissement illicite se fait au détriment du plus grand nombre des citoyens.

L’Afrique doit revenir à l’engagement militant des pères des indépendances qui voulaient montrer que les africains étaient capables de se gouverner eux-mêmes, sinon mieux que les administrations coloniales. Certains l’ont bien démontré, comme justement feu le Président Félix Houphouët Boigny et les africains regardent tous la Côte d’Ivoire aujourd’hui avec envie grâce à lui.

La réalité aujourd’hui dans nombre de pays sur le continent s’est tellement éloignée de cet idéal que des vieux dans les villages commencent à poser la question, qui à première vue, parait anodine mais qui, à l’analyse, traduit un profond malaise, à savoir « quand l’indépendance prendra-t-elle fin ? »

Il faut dire que la situation, dans bien de cas, a atteint un tel point que la colonisation, malgré les travaux forcés et autres humiliations, rappelle de meilleurs souvenirs aux vieillards qui étaient récompensés pour leurs efforts alors que ce n’est plus tout à fait le cas avec l’arrivée des autochtones aux affaires. On a beau expliquer que nous sommes responsables de nous-mêmes et que, ce faisant, chacun de nous doit faire des sacrifices, l’impression générale est que certains seulement doivent souffrir tandis que « l’élite » mène un train de vie d’opulente insolence souvent accompagnée de débauche.

De fait, les traditions ancestrales qui servaient de trait de cohésion sociale sont foulées aux pieds. Et comme dirait un ami malien « chacun ne connaît plus sa place dans la société ».

Il est clair qu’on ne saurait blâmer les politiciens pour tous ces changements parfois négatifs des mœurs mais, ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête ? Si la tête n’est pas fraiche, on ne saurait s’étonner que le reste du corps soit aussi pourri et tombe en lambeaux, s’effrite !

L. Favitsou Boulandi

dimanche 14 juin 2009

Interaction des Tchadiens par rapport à la politique de leur pays

Au Tchad, depuis plus de vingt ans maintenant, les principales décisions et les choix essentiels concernant le fonctionnement du pays et très laborieuses ont été prises sans que, d’aucune manière, la population n’intervienne dans la définition et la modification de ces décisions et de ces choix imposés par ceux qui disposaient de la force les mettant en situation de croire qu’ils en avaient le droit ou le devoir.

Si cela est aujourd’hui de plus en plus reconnu et admis, il faut aller cependant plus loin : la logique profonde et essentielle de ce que le discours dominant nomme le processus démocratique Tchadien est une logique productrice d’un procès de dépossession et de domination. Et la conséquence de ce procès ne réside pas dans une mauvaise application d’un quelconque texte, fut-il jugé « déficit démocratique par certains », mais bien dans la production et la reproduction, au travers des conflits, des oppositions, des divisions, des ressemblances, des affinités, des stratégies, du système régionaliste d’exclusion de certains au profit des autres. Conséquences qui en renvoyant dialectiquement aux causes et aux effets, à leur tenants et leurs aboutissants, en un mot à la complexité de la dynamique sociale, peuvent permettre la saisie et l’intelligence des enjeux et des luttes autour de ceux-ci, donnant ainsi réalité, sens, vie et justifications aux existences sociales et leur interaction par rapport à la gestion politique du pays.

L’approche de la dépossession et de la domination que nous avons esquissée ci-haut sont les justificatifs pour certains de nos compatriotes de recourir à la violence armée, prétextant que « les agents, les groupes et les classes » n’ont pas accès de la même façon, dans les mêmes conditions et dans les mêmes positions à ces moyens. Et ceux-ci seront dorénavant, plus inaccessibles, moins appropriables qu’ils seront rares quand on opte pour la logique guerrière et qui plus est par le fait que le pouvoir de Ndjamena, par son rôle de garant des institutions s’est constitué une force armée dissuasive qui n’a d’égal dans toute la sous-région Afrique Centrale.

En réalité, les luttes politiques au Tchad, pas toutes bien entendu, sont en déphasage par rapport à l’éthique démocratique. Le politicien ne lutte pas pour son peuple mais plutôt pour sa personne, constant irréfragable fait par bon nombre d’observateur de la vie politique Tchadienne.

En ce sens, notre souhait est que les intellectuels, les cadres, les élites politiques, en un mot, tous ceux qui se disent engagés ou non de se raviser et d’opter pour la logique intellectuelle qui veut qu’on doit de facto et avant tout, bannir l’esprit de la révolte violente et de la désobéissance civile « dénuée de tout fondement objectif et citoyen ».

Nous ne pouvons pas faire abstraction du discours qui aujourd’hui au Tchad fait état d’une « crise », mais nous pouvons néanmoins dire aux différents acteurs de l’opposition armée que le peuple d’en bas n’a pas besoin d’un changement forgé dans la violence mais plutôt d’une stabilité et d’un développement économique qui pourront à la longue contribuer à sortir le pays du gouffre de la désolation. « Chers acteurs de la vie politique Tchadienne, garder pour vous vos prétentions inassouvies et laisser la population vivre paisiblement » telle est l’opinion du citoyen Tchadien qui est ni de loin, ni de près impliqué dans le déchirement politique violent que vit le Tchad aujourd’hui.

Dr. Ibni Oumar Mahamat Saleh disait : « la distribution inégale du droit ne trouve son origine et partant sa raison d’être et de perdurer que dans la distribution inégale du pouvoir politique ».

Nous faisons nôtre cette phrase ci-dessus et demandons à nos autorités de fixer l’équité et la justice sociale au centre de leurs préoccupations et de n’exclure aucune compétence de son droit légitime.

Encore faut-il préciser, et c’est là l’aspect important que nous avons tenu à souligner tout au long de notre analyse, que la distribution inégale du pouvoir ou d’avantages spécifiques, n’implique pas pour le Tchad l’existence d’une justification de la guerre mais plutôt l’existence d’un déficit gestionnel et structurel qui sera résoluble par des mécanismes démocratiques impliquant tous les acteurs de la société civile et non l’inverse.

Ceux qui ne détiennent rien et qui ne prétendent à rien, ou pas encore, sont ceux qui par définition ont été exclus du pouvoir de la détention et de la prétention. Les citoyens d’en bas n’ont pas eu, et n’ont toujours pas, les moyens structurels, ni les possibilités politiques d’opposer des choix, des moyens, des besoins et des fins qui sont ceux des dominants, les leurs propres ; d’opposer aux valeurs dominantes d’autres pratiques de pensée, d’expression et de vie. En réalité, ils n’ont nullement été les oubliés ou les laissés pour compte.

Ils sont ce sur quoi se bâtissent de plus en plus dans la culture des dominants, tous les critères « négatifs » qui permettent de justifier très ouvertement aujourd’hui au Tchad, les différences, les oppositions, les écarts, les divisions entre ceux dans une même ethnie qui possèdent une place et qui constamment se chargent de veiller à l’ordre des places et ceux qui partout et toujours subissent l’ordonnancement de la mise en place.

Ce dont il est question aujourd’hui au Tchad est bel est bien la mise hors-jeu de l’enjeu essentiel : la reconnaissance sociale d’un statut et la légitimité de la redistribution de la chose publique. Autrement dit, ce qui fondamentalement est en jeu, est bien l’appropriation de la part des portes paroles du pouvoir du monopole du sens. Monopole ne trouvant sa condition de réalisation qu’à partir du moment où il nie ou rend illégitime toute autre pratique proposant un autre sens.

Que toutes les élites Tchadiennes comprennent : Faute de se raviser, le Tchad court le danger de devenir un Etat paria. C’est ce que nous continuons de véhiculer à travers toutes nos contributions passées, présentes et futures. Le dérapage de l’expérience démocratique a dévoilé, de manière brutale, toutes ces tares, avec un système politique inopérant, une opposition habillée par l’hypocrisie politique et l’ingratitude par rapport à la population et un système économique obsolète. Toutes les tentatives de réformes sages bien évidemment de la vie politique et économique doivent voire inéluctablement le jour pour qu’en fin le pays aspirera au développement et à la paix sociale. La responsabilité de fond dans ces dérapages est partagée, puisque chacun des acteurs de la vie politique au Tchad à sa part de responsabilité dans l’état actuel des choses mais à des degrés divers bien sur.

Enfin, nous sommes loin ici d’une analyse sociologique exhaustive, complète. Encore moins s’agissait-il pour nous de nous livrer à un bilan, afin de diaboliser ou bien d’angéliser une partie sur une autre.

Ainsi, ceux qui ont choisi, jamais nous semble-t-il de façon neutre et désintéressée, de porter leurs analyses, sur la situation politique du Tchad ont participé, à leur manière mais d’une manière certaine à la compréhension d’un univers politique Tchadien très scabreux et en ont livré aux autres, les citoyens d’en bas une explication explicite de ce qui leur arrive de l’indépendance jusqu’à nos jours.

Mahmoud Ali Said.

E-mail : mahamoud888@hotmail.com

mardi 9 juin 2009

Le Gabon, exemple de stabilité en Afrique Centrale : Honneur et Hommage à Elhadj Omar Bongo Ondimba !

Depuis quelques semaines, des rumeurs couraient sur la disparition du Président de la République Gabonaise, feu Elhadj Omar Bongo Ondimba, juste au moment où la Présidence Gabonaise annonçait la suspension des audiences du Chef de l’Etat pour raison de veuvage ! Ce jour 8 juin 2009, après que les médias français aient annoncé la mort de l’homme un jour plus tôt, annonce démentie par le Premier Ministre Gabonais, M. Jean Eyeghé Ndong pour être confirmée quelques heures plus tard par le même premier ministre, la saga s’achève sur fond de supputations de lutte de succession au sein de la classe dirigeante gabonaise.

Pour avoir réussi à maintenir la stabilité dans son pays durant ses quarante une années de règne et pour toutes ses interventions réussies ou non en faveur de la paix dans la sous-région de l’Afrique centrale et particulièrement au Tchad, que feu Omar Bongo Ondimba considérait comme sa seconde patrie pour y avoir servi au sein de l’Armée de l’Air française avant les indépendances, nous devons lui exprimer reconnaissance éternelle. Espérons que la classe politique gabonaise, que le Président défunt aura formée et modelée durant toutes ces années, suive ses pas dans la recherche permanente de la paix dans leur propre pays et en Afrique centrale.

Par delà les ambitions personnelles, les dirigeants gabonais devraient pouvoir trouver en eux-mêmes non seulement le courage, mais surtout la force, de taire les dissensions pour ne regarder que leur pays, pour ne pas tomber dans les mêmes travers que les autres Etats dans la sous-région et sombrer dans une guerre civile aussi meurtrière qu’inutile. La sagesse, il faut l’espérer et le souhaiter ardemment, devrait prévaloir et laisser place aux compromis utiles pour maintenir le Gabon dans la paix et faire ainsi honneur à cet incontestable homme d’Etat, Omar Bongo Ondimba, qui aura donné tout son sens à ce mot « paix » qui, ailleurs, est recherchée désespérément, une réalité au Gabon où il sut jouer habilement du dosage interethnique dans la gestion des affaires publiques.

Le fait que l’état de droit prévaut dans toutes les structures gouvernementales et administratives du pays, au contraire de certains pays dans la sous-région où l’arbitraire tient le haut du pavé, doit renforcer les Gabonais dans leur conviction qu’ils sont une exception en Afrique centrale, un exemple envié, et les encourager à tout faire pour le rester.

Peuple du Gabon, quoique vous ayez eu à reprocher au défunt président de son vivant – et nous observateurs étrangers avec vous -- son départ de ce monde de la matière vous offre une opportunité pour corriger les déviances, s’il y en a eu, et prendre un nouveau départ vers encore plus de démocratie et de liberté sociale.

Sachez que les autres peuples vous admirent en Afrique centrale, non seulement pour vos immenses richesses, qui, utilisées judicieusement, permettront au pays de devenir le véritable Koweit de l’Afrique, mais aussi et surtout pour cette stabilité qu’Elhadj Omar Bongo Ondimba aura réussi à préserver. Faites honneur à la mémoire du Président Omar Bongo Ondimba en respectant la Constitution Gabonaise, véritable testament personnel du défunt.

Par ces quelques lignes, nous avons voulu rendre un hommage mérité au Grand Homme !

Que les dirigeants et le peuple du Gabon trouvent ici l’expression de nos condoléances les plus émues. Nos prières les accompagnent au moment où ils portent le deuil national.

Paix à l’âme du défunt, au Gabon et à toute l’Afrique Centrale !


L. Favitsou Boulandi

dimanche 5 avril 2009

Satire : Et si les Mahorais avaient raison ?

Lorsque l'archipel des Comores accède à l'indépendance, une des îles qui le compose, Mayotte, choisit le statut de "territoire français d'Outre-mer." Le nouvel Etat indépendant des Comores utilisera toutes les voies pour retrouver son île perdue, en vain! En effet, les résolutions des Nations Unies, de l'Organisation de l'Unité Africaine, puis de l'Union Africaine et de la Ligue Arabe n'ont pas aidé à ramener Mayotte dans le giron Comorien.

L'ile de Mayotte vient de renforcer davantage ses liens avec la France en choisissant, par référendum, de devenir "département français d'Outre-mer." Ce nouveau statut devrait permettre aux populations mahoraises de bénéficier de quelques subsides du Gouvernement Français qui, éventuellement, rendra leur quotidien moins difficile. Mais ce choix est encore décrié car il consacre le détachement de Mayotte de l'ensemble Comorien dont elle est pourtant partie intégrante.

Si nous analysons la situation des anciennes colonies françaises d'Afrique devenues "Etats indépendants," nous observons que la plupart des pays regressent économiquement et socialement. Certains se retrouvent sous la coupe de dictateurs féroces qui se croient indispensables tandis que d'autres connaissent une instabilité chronique. Dans les deux cas, le résultat est le même : les populations souffrent. Et puisque malgré l'indépendance supposée, la France reste toujours maitre du destin de ses anciennes colonies, on peut se poser la question de savoir si finalement, les Mahorais n'ont pas raison de choisir clairement de rester Français au lieu de vivre ce qu'on peut appeler "l'illusion de l'indépendance."